Des chercheurs de l’université d’État de Saratov, en Russie, ont déterminé les paramètres du signal ultrasonore généré par des cellules de mélanome chauffées par un rayonnement laser et ont ainsi mis au point une technique efficace pour repérer les cellules cancéreuses dans le sang. Les résultats de l’étude en question ont été récemment publiés dans Scientific Reports.
On sait qu’environ 90 % des décès chez les patients atteints de cancer sont associés à des métastases, c’est-à-dire à des cellules cancéreuses provenant de tumeurs naissantes qui pénètrent dans les vaisseaux lymphatiques et sanguins et se propagent dans tout l’organisme par le biais du flux de biofluides. Dans de nombreux cas, les tumeurs naissantes peuvent être retirées avec succès par chirurgie et les cancers non métastatiques peuvent être guéris. Cependant, les tumeurs malignes métastatiques qui se produisent dans différents organes sont difficiles à soigner. Dans ce cas, il est important de détecter les cellules tumorales circulantes dans le sang du patient le plus tôt possible, lorsque le traitement est encore efficace. La cytométrie en flux permet d’étudier le sang à partir de signaux de diffusion de la lumière et de fluorescence. Afin de « voir » les substances étrangères intéressantes dans le sang, comme les cellules tumorales en circulation, les chercheurs russes indiquent que la photoacoustique, qui combine la médecine au laser (par exemple, l’épilation au laser) et les appareils à ultrasons, a été utilisée dans l’étude. Si les cellules absorbent le rayonnement à la longueur d’onde du laser, elles s’échauffent et le matériau se dilate thermiquement, produisant un son très similaire au signal, qui est utilisé dans les appareils médicaux à ultrasons. Comme le niveau du signal est fortement influencé par les conditions et le stade de croissance des cellules cancéreuses, il est possible de savoir en conséquence à partir de quels paramètres laser les cellules de mélanome commencent à s’échauffer efficacement et à produire des signaux ultrasonores. Sur la base de leurs résultats, les chercheurs russes ont mis au point des « cellules cancéreuses » artificielles qui se mettent à « sonner » selon les mêmes paramètres et se comportent globalement comme des cellules cancéreuses. Les « cellules cancéreuses » artificielles sont entièrement biocompatibles et ont été injectées dans le sang de souris en laboratoire, où elles ont été « vues » à l’aide d’un compteur de cellules sanguines à flux photoacoustique. Les chercheurs affinent actuellement le compteur de cellules sanguines à flux photoacoustique et définissent les paramètres du modèle expérimental qui permettra de transférer la technique de mesure des tissus animaux aux tissus humains. Dans un avenir proche, les chercheurs créeront un modèle permettant de rechercher des cellules cancéreuses directement dans le sang humain, en respectant les paramètres de sécurité du laser.